Navarre, Condé et Soissons : une saga d’ors et de sang.

Qui pouvait imaginer qu’une jeune mère de six enfants, veuve de son second époux à vingt-trois ans, serait à l’origine de tout le Gotha?

C’est pourtant le sort qui fut réservé à l’épouse de François de Bourbon-Vendôme, Marie de Luxembourg. Surnommée “mère des pauvres et des rois”, la tante de François 1er, est dotée d’un patrimoine considérable. Sa foi profonde, sa sagesse et ses forces sont mises au service de princes mais aussi des plus faibles. Son ‘Espérance” sans faille, marquera durablement trois branches de la prestigieuse Maison de Bourbon.

En 1527, à trente-sept ans, l’aîné de ses fils, Charles, cousin et bras armé de Louis XII, grand combattant de la bataille de Marignan, devint l’aîné de la Maison de Bourbon. Dix ans plus tard, il laisse une fratrie soudée de cinq fils. Alors que les ainés : Antoine, François et Charles, guerroient sans cesse pour le roi, les deux plus jeunes : Jean et Louis (sept ans), seront éduqués par leur oncle, cardinal et très puissant gouverneur de Paris. Méfiant vis à vis du Pape Clément VII (fils posthume et illégitime de Julien de Médicis) le cardinal apprécie les thèses de Calvin. Il est de ceux qui “protestent” contre le trafic des indulgences et marie le cadet de ses neveux, Louis, avec Eléonore de Roye, une de ces “protestantes”. Il lui lègue la seigneurerie de Condé, dont le château des princes du sang est considérablement agrandi.

Alors que les guerres de religions s’aggravent, Louis, nommé par ses soldats  “Condé”, meurt assassiné en 1569 sous les yeux du futur Henri III, du futur Henri IV (son neveu, Henri de Bourbon-Navarre) et de son fils, Henri de Bourbon-Condé.

À la mort du premier des princes de Condé, deux nouvelles branches se forment : Henri, fils d’Eléonore, devient le second prince de Condé, Charles, l’aîné de Françoise d’Orléans, seconde épouse du prince, reçoit le titre de comte de Soissons.

Le fils d’Henri, devenu troisième prince de Condé, épouse Charlotte de Montmorency. Chantilly devient désormais le fief des Condé, du quatrième prince, dit “le Grand Condé”, au dernier: Louis-Antoine de Bourbon-Condé assassiné en 1804 dans les fossés de Vincennes à la demande de Napoléon.

Charles, premier de la branche des Bourbon-Soissons collectionne de son côté les titres les plus prestigieux. Ses héritiers se portent au mieux jusqu’à la naissance d’une brouille tenace qui oppose le Cardinal de Richelieu et Louis de Bourbon-Soissons. Ce dernier, victorieux de la Marfée, meurt d’ailleurs d’une façon fort étrange qui semble bien arranger Richelieu…

Après cette fin tragique, sa soeur, Marie de Bourbon-Soissons, princesse de Carignan, relève le titre de comte de Soissons pour son fils Eugène-Maurice. Les descendants du premier des princes de Condé s’illustrent de nouveau : tour à tour grands maîtres de France, gouverneurs de Champagne et de Brie, colonel général des Suisses et des Grisons, le régiment d’élite de Louis XIV, général de l’armée impériale du Saint-Empire…

Au château de Condé existe un arbre généalogique des descendants de François et Marie de Bourbon-Vendôme qui rassemble la majorité des têtes couronnées d’Europe. Leur ancêtre commune n’est autre qu’une dame de Condé-en-Brie née, sept siècles plus tôt.

Extrait de l'arbre généalogique consultable au château de Condé lors de la visite

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